Matthieu 2,1-12 - « Noël suscite la terreur et la joie »
Église de La Garenne-Colombes, le dimanche 22 décembre 2013
Jésus naquit à Bethléem en Judée, à l'époque du roi Hérode. Or, des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem 2 et dirent: «Où est le roi des Juifs qui vient de naître? En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer.» 3 Quand le roi Hérode apprit cela, il fut troublé et tout Jérusalem avec lui. 4 Il rassembla tous les chefs des prêtres et spécialistes de la loi que comptait le peuple et leur demanda où le Messie devait naître. 5 Ils lui dirent: «A Bethléem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète: 6 Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es certes pas la plus petite parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui prendra soin d'Israël, mon peuple.» 7 Alors Hérode fit appeler en secret les mages ; il s'informa soigneusement auprès d'eux du moment où l'étoile était apparue, 8 puis il les envoya à Bethléem en disant: «Allez prendre des informations exactes sur le petit enfant. Quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille moi aussi l'adorer.» 9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. L'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux jusqu'au moment où, arrivée au-dessus de l'endroit où était le petit enfant, elle s'arrêta. 10 Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent remplis d'une très grande joie. 11 Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent. Ensuite, ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en cadeau de l'or, de l'encens et de la myrrhe. 12 Puis, avertis dans un rêve de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Introduction
Je ne sais pas quel sentiment anime votre coeur quand vous pensez à Noël ? Peut-être plusieurs sentiments en même temps.
Vous êtes à l’église ce matin en cette période de l’avent. Les enfants ont allumé 4 bougies ce matin. Nous avons chanté de beaux cantiques de Noël. Nous lisons le récit de Noël encore une fois. Nous avons peut-être un certain sentiment religieux. On est bien ensemble. On célèbre quelque chose de traditionnel. Nous sommes en famille. Il y a une certaine chaleur humaine, familiale. Nous sommes avec nos frères et sœurs. Dehors il fait froid, mais ici il y a une chaleur. Les rituels de Noël nous réchauffent le cœur.
François l’a évoqué la semaine dernière en parlant d’un spot publicitaire à la télé. Le récit de Noël peut également susciter pas mal d’indifférence. Le divin enfant est laissé dans sa mangeoire pendant que nous passons dans le salon pour regarder la télévision, les films, les matchs de foot. En tout cas, pour bon nombre de personnes le récit de Noël n’a aucune pertinence pour leurs vies. Il ne semble pas du tout parler à leur réalité et à leurs besoins. Noël est bien parce qu’il nous donnerait l’occasion de nous reposer, de déguster beaucoup de produits de terroir et de voir la famille. En tout cas, le récit de Jésus et de Noël suscite chez beaucoup un sentiment d’indifférence. Le bébé dans la crèche ne fait plus parler de lui.
Pour d’autres ce bébé dans la crèche, si, il faut bien en parler, mais pour l’évacuer totalement. Le divin enfant dans sa crèche suscite chez certains la colère. Nous l’avons vu dans nos journaux ces derniers jours : une crèche dans une gare feroviaire a été bannie. Il paraît que sa présence a suscité la colère d’un passager, il s’en est offusqué et il s’en est plaint auprès de la SNCF. La présence de Jésus sur la place publique fait peur et il ne passe pas si inaperçu que ça. Le vrai récit de Noël peut faire peur à certains !
Structure
Et ce matin dans notre passage nous allons voir que l’arrivée de Jésus suscite deux émotions très fortes. Jésus ne passe pas inaperçu, mais son arrivée fait bien des vagues. 1. Nous allons voir dans un premier temps que le bébé Noël et le message de Noël sont pour certains une nouvelle terrifiante. 2. Ensuite, nous verrons que pour d’autres Noël est une nouvelle de la plus grande joie.
i. Noël - une nouvelle terrifiante et
ii. Noël, une nouvelle de très grande joie !
1. Noël – une nouvelle terrifiante !
Traditionnellement ce passage est traité après Noël parce que comme vous voyez au premier verset le bébé Jésus est déjà né et ça fait sans doute un moment, voire plusieurs mois. Jésus et sa famille ne sont plus hébergés dans une étable, mais ils ont une maison. Il y a eu un certain laps de temps. Ce verset 1 nous donne une information d’importance pour notre passage. Jésus est né à l’époque du roi Hérode. Ce passage parle de de deux rois, le roi Hérode et le roi qui vient de naître, Jésus-Christ. Mais étonnament, le roi Jésus n’est pas connu en Israël, tout le monde l’ignore dans la cour royale, jusqu’à l’arrivée de quelques hommes venus de l’orient, non pas la ville en Bretagne mais du moyen orient.
Ces hommes étaient sans doute des astrologues qui scrutaient le ciel pour comprendre la trajectoire des étoiles et des planètes. Ce n’était pas une discipline purement scientifique, ils interprétaient de manière politique et religieuse les mouvements et l’apparence de nouveaux étoiles et phénomènes astrologiques. Ils étaient peut-être des personnages importants, riches, liés peut-être à la vie politique de grandes civilisations comme celui des Perses et des Babyloniens. En tout cas, ils étaient des étrangers. Leurs pratiques astrologiques un peu douteuses nous le montrent bien. Et ces étrangers arrivent à Jérusalem dans la capitale de la nation juive et ils posent une question bien précise au roi Hérode. Nous la lisons au verset 2 : … «Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Et nous voyons au verset 3 que cette question qui peut sembler très simple a suscité l’angoisse du roi Hérode. Il est saisi d’effroi. Le mot dans notre passage est troublé, mais en grec c’est un mot qui nous montre qu’il est terrifié. Hérode est saisi d’épouvante. Alors, pourquoi ?
Parce que c’est lui Hérode le roi des juifs et ces mages ont l’audace de lui annoncer non pas qu’il y a un bébé qui vient de naître, qui sera un jour le roi des juifs, mais que ce bébé est déjà, dès sa naissance, le roi des juifs, le vrai, l’authentique. Vous comprenez pourquoi cette question ne passe pas comme une lettre à la poste ?
Les mages avaient ajouté à leur question : « En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer.»
Les mages parlent d’un événement céleste qui est bien au-delà de la maîtrise d’Hérode. Une étoile a été vue. Quelque chose est en train de se passer qui le dépasse. Quelque chose qui est du ressort du souverain de l’univers et pour Hérode ça fait franchement peur !
Ça fait peur parce qu’Hérode est le roi, et il veut surtout garder son statut de roi. Hérode avait été installé sur le trône par le sénat à Rome en l’an 40 avant Jésus-Christ. Ce n’est pas lui qui avait les pleins pouvoirs, mais l’armée romaine. Ethniquement parlant il n’était qu’à moitié juif. Il avait été un roi brutal et vers la fin de sa vie et dans ce passage nous sommes bien à la fin de sa vie, il va mourir dans quelques années seulement, il est paranoïaque. L’historien juif du premier siècle, Josèphe, nous dit qu’il avait fait exécuter sa femme et au moins deux de ses enfants. Il avait peur des gens autour de lui. Il craignait que quelqu’un aille prendre sa place. Il avait peur que quelqu’un aille l’usurper !
Il a peur du bébé Jésus.
Qu’est-ce qu’il fait tout de suite ? Il rassemble les prêtres et les scribes et il les questionne sur ce que Dieu avait promis par l’entremise de ses prophètes. Il sait qu’il y a un roi à venir, un Christ, c’est le mot qui veut dire le roi que Dieu a oint et il veut savoir où il va naître. Ils lui répondent : 5 « A Bethléem en Judée… »
Quand on y réfléchit bien cette peur, cette angoisse d’Hérode est à la fois rationnelle et irrationnelle, logique et illogique.
Elle est rationnelle et logique parce qu’il a peur de Dieu lui-même. Ce bébé tant attendu, ce roi donné par Dieu va régner pour Dieu, et lui Hérode est un faux roi, qui se prend pour le vrai roi. C’est lui l’usurpateur. C’est lui dont le règne est illégitime. Il a raison d’être saisi d’effroi.
Et sa peur le conduit à être complètement irrationnel, illogique. Il a peur de Dieu et donc il essaie de lutter contre Dieu. Au verset 7 nous voyons qu’il complote en secret : « Alors Hérode fit appeler en secret les mages ; il s'informa soigneusement auprès d'eux du moment où l'étoile était apparue, 8 puis il les envoya à Bethléem en disant: «Allez prendre des informations exactes sur le petit enfant. Quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille moi aussi l'adorer.» Le passage suivant va nous montrer que loin de vouloir l’adorer, Hérode veut le détruire. Il fait exécuter tous les bébés dans la région de Bethléem pour s’assurer que ce bébé royal ne peut pas l’usurper.
Mais partout dans ce passage, nous voyons que Dieu est aux commandes. Il règne de manière souveraine. Sa volonté s’accomplit. Ses desseins ne peuvent être contrecarrés. C’est lui qui a fait lever, de manière mystérieuse, oui, je ne peux pas l’expliquer, cette étoile. C’est lui qui avec une parfaite maîtrise de sa création l’a conduit à Bethléem. C’est lui qui avertit les mages de retourner par un autre chemin. C’est lui qui dans le passage suivant va conduire la famille de Jésus en Égypte pour échapper à la folie meurtrière d’Hérode. Dieu est aux commandes et les petits plans complotés en secret d’Hérode pour rester aux manettes sont minables, risibles et tout bonnement ridicules. Il est fou.
Ce qu’Hérode vit ici est sur le plan de toute la Bible et sur le plan de toute l’histoire et toute l’expérience humaine tout à fait typique. Certes, il était un roi, mais avant tout un homme banalement, tragiquement normal. Quand la Bible utilise le petit mot « péché », elle évoque ce que le roi Hérode a fait.
Il veut à tout prix être aux manettes de sa vie. Il ne veut pas que le règne de Dieu s’ingère dans sa vie. Il rejette la parole de Dieu, il rejette la parole faite chair, le roi Jésus, celui qui représente toute l’autorité de Dieu. Quand nous vivons pour nous-mêmes comme si Dieu n’existait pas, c’est ce que nous faisons. Nous voudrions affirmer que notre règne est meilleur que le siens. Nous serions plus tolérants que lui, plus sages qui lui. Sans le savoir, nous nous adorons nous-mêmes plutôt que de l’adorer lui notre Créateur.
Mais cette pensée révoltée est folle. Elle est aveugle, aveuglément folle. Elle complote soi-disant au secret pour s’émanciper du règne du Dieu qui tient le monde dans ses mains. Elle veut s’enfuir loin de celui dont le règne sous-tend tout l’univers. Comment un homme peut-il échapper au jugement de son Créateur ?
Expliqué ainsi, ça peut sembler un peu philosophique, mais cette pensée est bien réelle et elle sous-tend ce qui peut se passer dans nos cœurs et dans mille petites actions quotidiennes.
Nous devons nous poser la question : « Suis-je en train de rejeter le roi que Dieu a donné à Noël par mon désir de vivre à ma manière, par mon désir de rester aux manettes dans ma vie ? de faire ce que je veux, quand je veux sans égard pour lui ? » Cette attitude n’est pas anodine. Elle ressemble à la folie meurtrière d’Hérode. C’est la folie par laquelle on essaie de se garder sur le trône de notre vie, nous les usurpateurs, à la place du vrai roi.
Compris ainsi, le vrai récit de Noël est bien troublant, angoissant même. Et c’est pour ça qu’il suscite la colère. Il suscite le désir de bannir Jésus de la place publique. On ne veut pas d’un roi sur nous, un roi qui a le droit de nous dire comment vivre. Il serait à bannir non seulement de la gare ferroviaire, mais de nos vies.
Mais vous savez c’est une folie de penser comme ça. Oui, beaucoup de gens pensent comme ça. Au moins, on peut avoir l’impression que nous faisons partie de la majorité bien pensante, sage, illuminée, l’élite, mais c’est une folie parce que le bébé dans la crèche est vraiment le roi de l’univers, celui qui est donné par Dieu, celui qui est aux manettes de nos vies, de nos destins et de notre éternité. À la fin de l’évangile de Matthieu, juste avant que Jésus ne retourne chez son Père, Jésus dit à ces disciples « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Mt 28,18)
Jésus est notre juge et si nous vivons ici bas comme s’il ne l’était pas, si nous vivons ici bas dans l’indifférence la plus splendide, nous aurons raison d’être bien troublé,bien angoissé un jour.
Noël : une nouvelle de très grande joie !
Mais ce passage parle aussi des mages et ce qu’ils ont vécu. Il n’y a pas qu’Hérode. Nous avons très peu d’information sur ces mages. On a souvent parlé des trois mages parce qu’ils donnent trois cadeaux, mais on ne sait pas combien ils étaient. Les prénoms Melchior, Balthasar, Gaspar ont été inventés bien des années plus tard. Ils n’étaient pas des rois non plus, même s’ils étaient sans doute des personnes haut placées. Ils avaient des cadeaux bien précieux, très coûteux à offrir à Jésus.
Ces mages nous montrent comment Dieu des nations diverses suscite un peuple qui, comme François a dit la semaine dernière, constitue son cadeau à Jésus. Ils arrivent de l’orient. Autrement dit, de très loin. Les prophètes de l’Ancien Testament ont prévu ce mouvement lumineux. Esaïe avait dit que « Des nations marchent à ta lumière, Et des rois à la clarté de tes rayons. » (Esaïe 60,3) C’est Dieu qui les fait venir jusqu’aux pieds de Jésus.
Si nous sommes au Seigneur ce matin, nous n’avons pas le même témoignage, la même histoire que ces mages, nous n’avons pas vu d’étoile, mais à un moment de nos vies, Dieu qui est souverain et bon a ouvert nos yeux pour voir la beauté de Jésus et notre besoin criant de son sacrifice. Dieu est maître de l’histoire et maître de manière providentielle, dans son amour, de nos histoires personnelles.
Ces mages sont venus pour adorer Jésus. Est-ce qu’ils savaient qu’il était un bébé venu de Dieu ? Peut-être, mais pas forcément. Dans le contexte, nous le savons. Il est né de l’Esprit-Saint et en voulant se prosterner devant lui, ils ont fait peut-être plus que ce qu’ils pensaient faire.
La phrase qui me saute aux yeux quand je lis ce récit et quand je pense aux mages se trouve au verset 10. Les mages ont quitté Jérusalem et ils vont à Bethléem comme les prêtres et les scribes leur ont recommandé et là ils voient que l’étoile s’arrête au-dessus d’une maison. Verset 10.
Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent remplis d'une très grande joie.
C’est cette joie qui forme un contraste avec l’angoisse d’Hérode. Dans le grec, nous lisons « une méga-joie super grande » L’évangéliste Matthieu martèle le point pour nous dire que ces mages étaient euphoriques, dans une joie profonde.
J’ai commencé ce message en parlant des sentiments que Noël évoque. Un sentiment religieux de chaleur, une indifférence, une colère, mais je n’avais pas parlé de cette joie qui est si profonde. Cette méga joie super grande. J’aurais du parce qu’elle est le sentiment le plus authentique. Cette joie est transformatrice.
Les mages ne se contentent pas de voir l’étoile au dessus de la maison. Verset 11 : « Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent. » Et ensuite, ils lui ont offert des cadeaux dignes d’un roi : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Le vrai récit de Noël est une nouvelle de très grande joie, car elle est une nouvelle qui peut réellement satisfaire et combler nos cœurs. Cette nouvelle réjouissante n’est pas centrée sur nous. Ce n’est pas juste pour nous donner un bon sentiment, un sentiment de joie pour faire passer des blues de l’hiver, mais cette nouvelle nous centre sur Dieu lui-même, sur son Fils. Elle nous transforme en des adorateurs de Dieu, des hommes et des femmes, des filles et des garçons qui trouvent leur joie en Lui.
Nous voyons au verset 6 pourquoi Jésus est source d’une si grande joie. Dieu l’avait promis bien des années avant. Il a dit par l’intermédiaire des prophètes : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es certes pas la plus petite parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui prendra soin d'Israël, mon peuple.»
Jésus, le roi, le chef que Dieu envoie à Noël, est un chef qui va prendre soin du peuple de Dieu. Littéralement, il va faire paître le peuple de Dieu. Il sera donc leur berger. Il est un Roi-Berger. Jésus se décrit ailleurs comme le Bon Berger.
Cette image de berger et d’un Roi qui va faire paître son peuple est très présente dans l’Ancien Testament (cf. Ezéchiel 34 par exemple). Ce berger allait délivrer son peuple des mauvais bergers et leur accorder la paix, la sécurité, la bénédiction. Cette une image du salut divin.
Les mages arrivent à l’endroit où Jésus se trouve et ils ont une méga joie très profonde. Ils sont arrivés et cette joie nous pouvons l’avoir aussi. Ce n’est pas une joie éphémère parce que nous n’aurons plus jamais de problèmes. Non, la vie chrétienne ne nous épargne pas des problèmes, des coups durs, des maladies, des échecs. Certains ici présent ce matin le savent beaucoup plus que moi. Non, ce n’est pas ça. Cette joie est bien meilleure et bien plus profonde que les joies éphémères que nous pouvons connaître et apprécier. Non, cette joie c’est la joie de nous savoir à Dieu pour la vie et la mort.
Plus loin dans cet évangile, Jésus raconte une parabole, il dit que « le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l’a trouvé le cache ; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ. » (Mt 13,44) Autrement dit, appartenir à Dieu nous donne la plus grande joie possible, c’est le plus grand trésor disponible. Et nous pouvons appartenir à Dieu grâce au Bon Berger, grâce au Roi-Berger de Noël qui fait paître son peuple.
Hérode voulait le mettre à mort et Dieu l’a empêché de faire cela de manière souveraine. Mais plus loin dans cet évangile de Matthieu et c’est le message de Pâques, Jésus sera bien mis à mort. Dieu, de manière souveraine, le donne et les hommes comme Hérode, les pécheurs comme moi et vous, le mettent à mort. Mais Dieu n’est pas pris au dépourvu, par surprise, non loin s’en faut, c’est ainsi que le Roi-Berger prend soin de son peuple. À la croix, il est donné en sacrifice pour que la folie meurtrière de nos péchés, cette folie qui nous conduit à vivre sans Dieu, comme si Dieu n’existait pas, puisse être pardonnée et si pardonnée, nous pouvons être adoptés dans sa famille, acceptés dans sa présence comme ses enfants bien précieux. Nous pouvons ainsi vivre la paix et la joie en Christ.
Appartenir à Dieu, se savoir à Dieu pour l’éternité, grâce à Jésus, est le cadeau qui nous procure le plus de joie possible. C’est une joie qui dépasse les circonstances. C’est une joie qui est notre paix et notre ancre dans les tempêtes de la vie. Dans les tempêtes, nous nous savons, quoi qui arrive, que le Roi-Berger, Jésus-Christ est à nous, que nous sommes à lui et il est à Dieu son Père. Nous pouvons savoir que Jésus est notre Berger, notre Roi et il prendra soin de nous. En lui, par lui Dieu nous conduira au bon port. Nous voyons cette promesse dans l’épître de Paul aux Romains : « Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera -t-il pas aussi toutes choses avec lui ? » (Romains 8,32)
Conclusion
Est-ce que vous avez cette joie solide ce Noël ? Est-ce que vous êtes conscients d’être à lui pour la vie et la mort ? Si nous avons cette joie, nous ferons comme les mages, nous prosternerons devant Jésus et nous l’adorerons. Nous adorerons la source de notre joie et notre joie en Lui le glorifie ; elle l’exalte.
Nous ne voulons pas faire comme Hérode qui dans sa folie a persisté et signé. Si nous faisons cela, il n’y a que cette terreur qui nous attend. Oui, on peut la reporter à plus tard, vivre dans l’indifférence, essayer de bannir le bébé dans la crèche, mais cette angoisse terrifiante nous attend et elle plane sur la vie. Non, la joie solide du pardon en Christ est de loin meilleure. Grâce au bébé de Noël nous pouvons vivre aujourd’hui dans la paix du Dieu souverain qui prend soin de nous.
Si vous ne connaissez pas encore cette joie, puis je vous encourager à y réfléchir ce Noël. Pourquoi ne pas lire, méditer sur le message de cet évangile de Matthieu. Pourquoi ne pas en parler avec un ami ici à l’église. Vous pouvez également prendre un peu de littérature sur la table derrière moi. Il y a des livres intitulés « un nouveau départ » qui sont très bien. Pourquoi ne pas prier avec moi dans un instant ?
Et si vous êtes déjà à Jésus, prenez le temps ce Noël de remercier Dieu pour votre Roi-Berger, celui qui prend soin de vous et qui l’a fait de manière suprême à la croix. C’est en adorant que cette joie se ranime et cette même joie nous conduit à l’adorer encore plus.
Je vous inviter à la prière, prions.
Notre bon Père céleste,
Nous voulons confesser devant toi que nous sommes trop souvent comme Hérode. Nous voulons règner sur nos vies à ta place, à la place de ton Fils ressuscité à qui tu as donné toute autorité sur la terre comme au ciel.
Notre Père, nous voulons te demander de nous pardonner en vertu du sang versé de Jésus, ton Fils. Nous voulons nous accrocher à lui, à lui seul ce Noël. Notre Père, nous voulons te remercier de ce que sa mort est suffisante pour nous procurer le pardon et nous faire entrer dans ta famille.
Merci pour la joie de t’appartenir, de nous savoir pardonnés, lavés, acquittés, adoptés. Puisse cette joie la plus profonde animer nos cœurs ce Noël et nous conduire jour après jour à te louer en Jésus-Christ. Donne-nous de l’aimer davantage et ainsi te rendre gloire.
Nous te demandons ces choses au nom de ton Fils précieux, Jésus-Christ. Amen.
Église de La Garenne-Colombes, le dimanche 22 décembre 2013
Jésus naquit à Bethléem en Judée, à l'époque du roi Hérode. Or, des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem 2 et dirent: «Où est le roi des Juifs qui vient de naître? En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer.» 3 Quand le roi Hérode apprit cela, il fut troublé et tout Jérusalem avec lui. 4 Il rassembla tous les chefs des prêtres et spécialistes de la loi que comptait le peuple et leur demanda où le Messie devait naître. 5 Ils lui dirent: «A Bethléem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète: 6 Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es certes pas la plus petite parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui prendra soin d'Israël, mon peuple.» 7 Alors Hérode fit appeler en secret les mages ; il s'informa soigneusement auprès d'eux du moment où l'étoile était apparue, 8 puis il les envoya à Bethléem en disant: «Allez prendre des informations exactes sur le petit enfant. Quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille moi aussi l'adorer.» 9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. L'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux jusqu'au moment où, arrivée au-dessus de l'endroit où était le petit enfant, elle s'arrêta. 10 Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent remplis d'une très grande joie. 11 Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent. Ensuite, ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en cadeau de l'or, de l'encens et de la myrrhe. 12 Puis, avertis dans un rêve de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Introduction
Je ne sais pas quel sentiment anime votre coeur quand vous pensez à Noël ? Peut-être plusieurs sentiments en même temps.
Vous êtes à l’église ce matin en cette période de l’avent. Les enfants ont allumé 4 bougies ce matin. Nous avons chanté de beaux cantiques de Noël. Nous lisons le récit de Noël encore une fois. Nous avons peut-être un certain sentiment religieux. On est bien ensemble. On célèbre quelque chose de traditionnel. Nous sommes en famille. Il y a une certaine chaleur humaine, familiale. Nous sommes avec nos frères et sœurs. Dehors il fait froid, mais ici il y a une chaleur. Les rituels de Noël nous réchauffent le cœur.
François l’a évoqué la semaine dernière en parlant d’un spot publicitaire à la télé. Le récit de Noël peut également susciter pas mal d’indifférence. Le divin enfant est laissé dans sa mangeoire pendant que nous passons dans le salon pour regarder la télévision, les films, les matchs de foot. En tout cas, pour bon nombre de personnes le récit de Noël n’a aucune pertinence pour leurs vies. Il ne semble pas du tout parler à leur réalité et à leurs besoins. Noël est bien parce qu’il nous donnerait l’occasion de nous reposer, de déguster beaucoup de produits de terroir et de voir la famille. En tout cas, le récit de Jésus et de Noël suscite chez beaucoup un sentiment d’indifférence. Le bébé dans la crèche ne fait plus parler de lui.
Pour d’autres ce bébé dans la crèche, si, il faut bien en parler, mais pour l’évacuer totalement. Le divin enfant dans sa crèche suscite chez certains la colère. Nous l’avons vu dans nos journaux ces derniers jours : une crèche dans une gare feroviaire a été bannie. Il paraît que sa présence a suscité la colère d’un passager, il s’en est offusqué et il s’en est plaint auprès de la SNCF. La présence de Jésus sur la place publique fait peur et il ne passe pas si inaperçu que ça. Le vrai récit de Noël peut faire peur à certains !
Structure
Et ce matin dans notre passage nous allons voir que l’arrivée de Jésus suscite deux émotions très fortes. Jésus ne passe pas inaperçu, mais son arrivée fait bien des vagues. 1. Nous allons voir dans un premier temps que le bébé Noël et le message de Noël sont pour certains une nouvelle terrifiante. 2. Ensuite, nous verrons que pour d’autres Noël est une nouvelle de la plus grande joie.
i. Noël - une nouvelle terrifiante et
ii. Noël, une nouvelle de très grande joie !
1. Noël – une nouvelle terrifiante !
Traditionnellement ce passage est traité après Noël parce que comme vous voyez au premier verset le bébé Jésus est déjà né et ça fait sans doute un moment, voire plusieurs mois. Jésus et sa famille ne sont plus hébergés dans une étable, mais ils ont une maison. Il y a eu un certain laps de temps. Ce verset 1 nous donne une information d’importance pour notre passage. Jésus est né à l’époque du roi Hérode. Ce passage parle de de deux rois, le roi Hérode et le roi qui vient de naître, Jésus-Christ. Mais étonnament, le roi Jésus n’est pas connu en Israël, tout le monde l’ignore dans la cour royale, jusqu’à l’arrivée de quelques hommes venus de l’orient, non pas la ville en Bretagne mais du moyen orient.
Ces hommes étaient sans doute des astrologues qui scrutaient le ciel pour comprendre la trajectoire des étoiles et des planètes. Ce n’était pas une discipline purement scientifique, ils interprétaient de manière politique et religieuse les mouvements et l’apparence de nouveaux étoiles et phénomènes astrologiques. Ils étaient peut-être des personnages importants, riches, liés peut-être à la vie politique de grandes civilisations comme celui des Perses et des Babyloniens. En tout cas, ils étaient des étrangers. Leurs pratiques astrologiques un peu douteuses nous le montrent bien. Et ces étrangers arrivent à Jérusalem dans la capitale de la nation juive et ils posent une question bien précise au roi Hérode. Nous la lisons au verset 2 : … «Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Et nous voyons au verset 3 que cette question qui peut sembler très simple a suscité l’angoisse du roi Hérode. Il est saisi d’effroi. Le mot dans notre passage est troublé, mais en grec c’est un mot qui nous montre qu’il est terrifié. Hérode est saisi d’épouvante. Alors, pourquoi ?
Parce que c’est lui Hérode le roi des juifs et ces mages ont l’audace de lui annoncer non pas qu’il y a un bébé qui vient de naître, qui sera un jour le roi des juifs, mais que ce bébé est déjà, dès sa naissance, le roi des juifs, le vrai, l’authentique. Vous comprenez pourquoi cette question ne passe pas comme une lettre à la poste ?
Les mages avaient ajouté à leur question : « En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer.»
Les mages parlent d’un événement céleste qui est bien au-delà de la maîtrise d’Hérode. Une étoile a été vue. Quelque chose est en train de se passer qui le dépasse. Quelque chose qui est du ressort du souverain de l’univers et pour Hérode ça fait franchement peur !
Ça fait peur parce qu’Hérode est le roi, et il veut surtout garder son statut de roi. Hérode avait été installé sur le trône par le sénat à Rome en l’an 40 avant Jésus-Christ. Ce n’est pas lui qui avait les pleins pouvoirs, mais l’armée romaine. Ethniquement parlant il n’était qu’à moitié juif. Il avait été un roi brutal et vers la fin de sa vie et dans ce passage nous sommes bien à la fin de sa vie, il va mourir dans quelques années seulement, il est paranoïaque. L’historien juif du premier siècle, Josèphe, nous dit qu’il avait fait exécuter sa femme et au moins deux de ses enfants. Il avait peur des gens autour de lui. Il craignait que quelqu’un aille prendre sa place. Il avait peur que quelqu’un aille l’usurper !
Il a peur du bébé Jésus.
Qu’est-ce qu’il fait tout de suite ? Il rassemble les prêtres et les scribes et il les questionne sur ce que Dieu avait promis par l’entremise de ses prophètes. Il sait qu’il y a un roi à venir, un Christ, c’est le mot qui veut dire le roi que Dieu a oint et il veut savoir où il va naître. Ils lui répondent : 5 « A Bethléem en Judée… »
Quand on y réfléchit bien cette peur, cette angoisse d’Hérode est à la fois rationnelle et irrationnelle, logique et illogique.
Elle est rationnelle et logique parce qu’il a peur de Dieu lui-même. Ce bébé tant attendu, ce roi donné par Dieu va régner pour Dieu, et lui Hérode est un faux roi, qui se prend pour le vrai roi. C’est lui l’usurpateur. C’est lui dont le règne est illégitime. Il a raison d’être saisi d’effroi.
Et sa peur le conduit à être complètement irrationnel, illogique. Il a peur de Dieu et donc il essaie de lutter contre Dieu. Au verset 7 nous voyons qu’il complote en secret : « Alors Hérode fit appeler en secret les mages ; il s'informa soigneusement auprès d'eux du moment où l'étoile était apparue, 8 puis il les envoya à Bethléem en disant: «Allez prendre des informations exactes sur le petit enfant. Quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille moi aussi l'adorer.» Le passage suivant va nous montrer que loin de vouloir l’adorer, Hérode veut le détruire. Il fait exécuter tous les bébés dans la région de Bethléem pour s’assurer que ce bébé royal ne peut pas l’usurper.
Mais partout dans ce passage, nous voyons que Dieu est aux commandes. Il règne de manière souveraine. Sa volonté s’accomplit. Ses desseins ne peuvent être contrecarrés. C’est lui qui a fait lever, de manière mystérieuse, oui, je ne peux pas l’expliquer, cette étoile. C’est lui qui avec une parfaite maîtrise de sa création l’a conduit à Bethléem. C’est lui qui avertit les mages de retourner par un autre chemin. C’est lui qui dans le passage suivant va conduire la famille de Jésus en Égypte pour échapper à la folie meurtrière d’Hérode. Dieu est aux commandes et les petits plans complotés en secret d’Hérode pour rester aux manettes sont minables, risibles et tout bonnement ridicules. Il est fou.
Ce qu’Hérode vit ici est sur le plan de toute la Bible et sur le plan de toute l’histoire et toute l’expérience humaine tout à fait typique. Certes, il était un roi, mais avant tout un homme banalement, tragiquement normal. Quand la Bible utilise le petit mot « péché », elle évoque ce que le roi Hérode a fait.
Il veut à tout prix être aux manettes de sa vie. Il ne veut pas que le règne de Dieu s’ingère dans sa vie. Il rejette la parole de Dieu, il rejette la parole faite chair, le roi Jésus, celui qui représente toute l’autorité de Dieu. Quand nous vivons pour nous-mêmes comme si Dieu n’existait pas, c’est ce que nous faisons. Nous voudrions affirmer que notre règne est meilleur que le siens. Nous serions plus tolérants que lui, plus sages qui lui. Sans le savoir, nous nous adorons nous-mêmes plutôt que de l’adorer lui notre Créateur.
Mais cette pensée révoltée est folle. Elle est aveugle, aveuglément folle. Elle complote soi-disant au secret pour s’émanciper du règne du Dieu qui tient le monde dans ses mains. Elle veut s’enfuir loin de celui dont le règne sous-tend tout l’univers. Comment un homme peut-il échapper au jugement de son Créateur ?
Expliqué ainsi, ça peut sembler un peu philosophique, mais cette pensée est bien réelle et elle sous-tend ce qui peut se passer dans nos cœurs et dans mille petites actions quotidiennes.
Nous devons nous poser la question : « Suis-je en train de rejeter le roi que Dieu a donné à Noël par mon désir de vivre à ma manière, par mon désir de rester aux manettes dans ma vie ? de faire ce que je veux, quand je veux sans égard pour lui ? » Cette attitude n’est pas anodine. Elle ressemble à la folie meurtrière d’Hérode. C’est la folie par laquelle on essaie de se garder sur le trône de notre vie, nous les usurpateurs, à la place du vrai roi.
Compris ainsi, le vrai récit de Noël est bien troublant, angoissant même. Et c’est pour ça qu’il suscite la colère. Il suscite le désir de bannir Jésus de la place publique. On ne veut pas d’un roi sur nous, un roi qui a le droit de nous dire comment vivre. Il serait à bannir non seulement de la gare ferroviaire, mais de nos vies.
Mais vous savez c’est une folie de penser comme ça. Oui, beaucoup de gens pensent comme ça. Au moins, on peut avoir l’impression que nous faisons partie de la majorité bien pensante, sage, illuminée, l’élite, mais c’est une folie parce que le bébé dans la crèche est vraiment le roi de l’univers, celui qui est donné par Dieu, celui qui est aux manettes de nos vies, de nos destins et de notre éternité. À la fin de l’évangile de Matthieu, juste avant que Jésus ne retourne chez son Père, Jésus dit à ces disciples « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Mt 28,18)
Jésus est notre juge et si nous vivons ici bas comme s’il ne l’était pas, si nous vivons ici bas dans l’indifférence la plus splendide, nous aurons raison d’être bien troublé,bien angoissé un jour.
Noël : une nouvelle de très grande joie !
Mais ce passage parle aussi des mages et ce qu’ils ont vécu. Il n’y a pas qu’Hérode. Nous avons très peu d’information sur ces mages. On a souvent parlé des trois mages parce qu’ils donnent trois cadeaux, mais on ne sait pas combien ils étaient. Les prénoms Melchior, Balthasar, Gaspar ont été inventés bien des années plus tard. Ils n’étaient pas des rois non plus, même s’ils étaient sans doute des personnes haut placées. Ils avaient des cadeaux bien précieux, très coûteux à offrir à Jésus.
Ces mages nous montrent comment Dieu des nations diverses suscite un peuple qui, comme François a dit la semaine dernière, constitue son cadeau à Jésus. Ils arrivent de l’orient. Autrement dit, de très loin. Les prophètes de l’Ancien Testament ont prévu ce mouvement lumineux. Esaïe avait dit que « Des nations marchent à ta lumière, Et des rois à la clarté de tes rayons. » (Esaïe 60,3) C’est Dieu qui les fait venir jusqu’aux pieds de Jésus.
Si nous sommes au Seigneur ce matin, nous n’avons pas le même témoignage, la même histoire que ces mages, nous n’avons pas vu d’étoile, mais à un moment de nos vies, Dieu qui est souverain et bon a ouvert nos yeux pour voir la beauté de Jésus et notre besoin criant de son sacrifice. Dieu est maître de l’histoire et maître de manière providentielle, dans son amour, de nos histoires personnelles.
Ces mages sont venus pour adorer Jésus. Est-ce qu’ils savaient qu’il était un bébé venu de Dieu ? Peut-être, mais pas forcément. Dans le contexte, nous le savons. Il est né de l’Esprit-Saint et en voulant se prosterner devant lui, ils ont fait peut-être plus que ce qu’ils pensaient faire.
La phrase qui me saute aux yeux quand je lis ce récit et quand je pense aux mages se trouve au verset 10. Les mages ont quitté Jérusalem et ils vont à Bethléem comme les prêtres et les scribes leur ont recommandé et là ils voient que l’étoile s’arrête au-dessus d’une maison. Verset 10.
Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent remplis d'une très grande joie.
C’est cette joie qui forme un contraste avec l’angoisse d’Hérode. Dans le grec, nous lisons « une méga-joie super grande » L’évangéliste Matthieu martèle le point pour nous dire que ces mages étaient euphoriques, dans une joie profonde.
J’ai commencé ce message en parlant des sentiments que Noël évoque. Un sentiment religieux de chaleur, une indifférence, une colère, mais je n’avais pas parlé de cette joie qui est si profonde. Cette méga joie super grande. J’aurais du parce qu’elle est le sentiment le plus authentique. Cette joie est transformatrice.
Les mages ne se contentent pas de voir l’étoile au dessus de la maison. Verset 11 : « Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent. » Et ensuite, ils lui ont offert des cadeaux dignes d’un roi : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Le vrai récit de Noël est une nouvelle de très grande joie, car elle est une nouvelle qui peut réellement satisfaire et combler nos cœurs. Cette nouvelle réjouissante n’est pas centrée sur nous. Ce n’est pas juste pour nous donner un bon sentiment, un sentiment de joie pour faire passer des blues de l’hiver, mais cette nouvelle nous centre sur Dieu lui-même, sur son Fils. Elle nous transforme en des adorateurs de Dieu, des hommes et des femmes, des filles et des garçons qui trouvent leur joie en Lui.
Nous voyons au verset 6 pourquoi Jésus est source d’une si grande joie. Dieu l’avait promis bien des années avant. Il a dit par l’intermédiaire des prophètes : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es certes pas la plus petite parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui prendra soin d'Israël, mon peuple.»
Jésus, le roi, le chef que Dieu envoie à Noël, est un chef qui va prendre soin du peuple de Dieu. Littéralement, il va faire paître le peuple de Dieu. Il sera donc leur berger. Il est un Roi-Berger. Jésus se décrit ailleurs comme le Bon Berger.
Cette image de berger et d’un Roi qui va faire paître son peuple est très présente dans l’Ancien Testament (cf. Ezéchiel 34 par exemple). Ce berger allait délivrer son peuple des mauvais bergers et leur accorder la paix, la sécurité, la bénédiction. Cette une image du salut divin.
Les mages arrivent à l’endroit où Jésus se trouve et ils ont une méga joie très profonde. Ils sont arrivés et cette joie nous pouvons l’avoir aussi. Ce n’est pas une joie éphémère parce que nous n’aurons plus jamais de problèmes. Non, la vie chrétienne ne nous épargne pas des problèmes, des coups durs, des maladies, des échecs. Certains ici présent ce matin le savent beaucoup plus que moi. Non, ce n’est pas ça. Cette joie est bien meilleure et bien plus profonde que les joies éphémères que nous pouvons connaître et apprécier. Non, cette joie c’est la joie de nous savoir à Dieu pour la vie et la mort.
Plus loin dans cet évangile, Jésus raconte une parabole, il dit que « le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l’a trouvé le cache ; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ. » (Mt 13,44) Autrement dit, appartenir à Dieu nous donne la plus grande joie possible, c’est le plus grand trésor disponible. Et nous pouvons appartenir à Dieu grâce au Bon Berger, grâce au Roi-Berger de Noël qui fait paître son peuple.
Hérode voulait le mettre à mort et Dieu l’a empêché de faire cela de manière souveraine. Mais plus loin dans cet évangile de Matthieu et c’est le message de Pâques, Jésus sera bien mis à mort. Dieu, de manière souveraine, le donne et les hommes comme Hérode, les pécheurs comme moi et vous, le mettent à mort. Mais Dieu n’est pas pris au dépourvu, par surprise, non loin s’en faut, c’est ainsi que le Roi-Berger prend soin de son peuple. À la croix, il est donné en sacrifice pour que la folie meurtrière de nos péchés, cette folie qui nous conduit à vivre sans Dieu, comme si Dieu n’existait pas, puisse être pardonnée et si pardonnée, nous pouvons être adoptés dans sa famille, acceptés dans sa présence comme ses enfants bien précieux. Nous pouvons ainsi vivre la paix et la joie en Christ.
Appartenir à Dieu, se savoir à Dieu pour l’éternité, grâce à Jésus, est le cadeau qui nous procure le plus de joie possible. C’est une joie qui dépasse les circonstances. C’est une joie qui est notre paix et notre ancre dans les tempêtes de la vie. Dans les tempêtes, nous nous savons, quoi qui arrive, que le Roi-Berger, Jésus-Christ est à nous, que nous sommes à lui et il est à Dieu son Père. Nous pouvons savoir que Jésus est notre Berger, notre Roi et il prendra soin de nous. En lui, par lui Dieu nous conduira au bon port. Nous voyons cette promesse dans l’épître de Paul aux Romains : « Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera -t-il pas aussi toutes choses avec lui ? » (Romains 8,32)
Conclusion
Est-ce que vous avez cette joie solide ce Noël ? Est-ce que vous êtes conscients d’être à lui pour la vie et la mort ? Si nous avons cette joie, nous ferons comme les mages, nous prosternerons devant Jésus et nous l’adorerons. Nous adorerons la source de notre joie et notre joie en Lui le glorifie ; elle l’exalte.
Nous ne voulons pas faire comme Hérode qui dans sa folie a persisté et signé. Si nous faisons cela, il n’y a que cette terreur qui nous attend. Oui, on peut la reporter à plus tard, vivre dans l’indifférence, essayer de bannir le bébé dans la crèche, mais cette angoisse terrifiante nous attend et elle plane sur la vie. Non, la joie solide du pardon en Christ est de loin meilleure. Grâce au bébé de Noël nous pouvons vivre aujourd’hui dans la paix du Dieu souverain qui prend soin de nous.
Si vous ne connaissez pas encore cette joie, puis je vous encourager à y réfléchir ce Noël. Pourquoi ne pas lire, méditer sur le message de cet évangile de Matthieu. Pourquoi ne pas en parler avec un ami ici à l’église. Vous pouvez également prendre un peu de littérature sur la table derrière moi. Il y a des livres intitulés « un nouveau départ » qui sont très bien. Pourquoi ne pas prier avec moi dans un instant ?
Et si vous êtes déjà à Jésus, prenez le temps ce Noël de remercier Dieu pour votre Roi-Berger, celui qui prend soin de vous et qui l’a fait de manière suprême à la croix. C’est en adorant que cette joie se ranime et cette même joie nous conduit à l’adorer encore plus.
Je vous inviter à la prière, prions.
Notre bon Père céleste,
Nous voulons confesser devant toi que nous sommes trop souvent comme Hérode. Nous voulons règner sur nos vies à ta place, à la place de ton Fils ressuscité à qui tu as donné toute autorité sur la terre comme au ciel.
Notre Père, nous voulons te demander de nous pardonner en vertu du sang versé de Jésus, ton Fils. Nous voulons nous accrocher à lui, à lui seul ce Noël. Notre Père, nous voulons te remercier de ce que sa mort est suffisante pour nous procurer le pardon et nous faire entrer dans ta famille.
Merci pour la joie de t’appartenir, de nous savoir pardonnés, lavés, acquittés, adoptés. Puisse cette joie la plus profonde animer nos cœurs ce Noël et nous conduire jour après jour à te louer en Jésus-Christ. Donne-nous de l’aimer davantage et ainsi te rendre gloire.
Nous te demandons ces choses au nom de ton Fils précieux, Jésus-Christ. Amen.